Un important client de la banque Hottinger avait voulu transférer ses avoirs juste avant la faillite, prononcée le 26 octobre 2015. Mais son virement n’avait pas été exécuté dans les temps. Deux ex-cadres de la banque sont jugés pour gestion déloyale
Plus de huit ans après les faits, la faillite de la banque Hottinger occupe encore la justice. Deux anciens cadres de l’établissement sont jugés depuis mercredi à Genève, soupçonnés de gestion déloyale aggravée et d’abus de confiance. Alors qu’Hottinger s’enfonçait dans les difficultés, en octobre 2015, un important client, Samuel Dossou (un ancien conseiller du président gabonais Omar Bongo, qui a fait fortune dans le pétrole) a souhaité déplacer ses avoirs – 89 millions de dollars – vers une autre banque. Mais son ordre de virement n’a pas été exécuté avant que la faillite d’Hottinger ne soit prononcée, le lundi 26. Le client n’a récupéré que 33 millions dans l’affaire et espère revoir le reste de ses avoirs, toujours sous séquestre.
Pourquoi son virement n’a-t-il pas été effectué avant le week-end? Qui avait décidé quoi, entre les deux prévenus? En ce mois d’octobre 2015, Hottinger, exsangue, négocie pour être reprise par une autre petite banque privée genevoise, CBH, sur instruction de la Finma. Le 21 octobre, Samuel Dossou donne l’ordre à son gérant de transférer ses 89 millions vers la banque Safra Sarasin. Ce ne sera jamais fait.
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